Les autres addictions comportementales
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Dans une société où l’on valorise l’activité physique, il peut paraître surprenant de parler d’addiction au sport. Elle se manifeste par la nécessité de pratiquer sans relâche un sport. Une activité physique régulière, répétitive, agirait comme un stupéfiant anesthésique qui empêcherait l’expression de la souffrance corporelle ou psychique. Chez le sujet addict, l’image et l’estime de soi occupent une place importante. Le psychiatre Dan Véléa a répertorié les caractéristiques de cette pratique sportive à outrance où le sportif aura tendance à vouloir résoudre tous ses problèmes par le sport. En période de sevrage, des excès de colère, une tendance à la dépression et à la boulimie ont été relevés. Ce type d’addiction évolue souvent vers d’autres dépendances ou pathologies telles que les jeux, l’obésité ou la surconsommation de tabac ou de drogues. |
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L’ADDICTION AU TRAVAIL
L’addiction au travail désigne une relation pathologique d’un sujet à son travail caractérisée par la compulsion et la perte de contrôle, malgré des répercussions importantes sur les plans familiaux et de santé. Cette addiction s’inscrit dans un contexte social qui donne au travail une place primordiale et gratifiante engendrant une sous-estimation de ce type d’addiction.
Trois étapes sont caractéristiques de ce trouble :
1. Stade 1 : excès d’énergie, augmentation des capacités, heures supplémentaires
2. Stade 2 : apparition de difficultés dans la vie familiale et sociale
3. Stade 3 : forte diminution des capacités de travail, apparition de troubles psycho-somatiques
(troubles du sommeil, lombalgies, céphalées persistantes, problèmes cardiovasculaires...)
Au stade ultime, le sujet souffre de complications majeures liées au stress (troubles anxio-dépressifs et le syndrome du burn-out caractérisé par une fatigue et un épuisement physique et psychique extrême).
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LES DÉPENDANCES SEXUELLES
Le concept de dépendances sexuelles a été décrit à la fin des années 70 par Patrick Carnes, un psychiatre américain. Plus tard, J. Mac Dougall, psychanalyste a parlé de « relations addictives avec une demande constante de la présence de l’autre ou d’une sexualité addictive où l’autre est réduit à un objet partiel ».
Les comportements sexuels addictifs se classent en deux catégories :
- Les comportements sexuels anormaux ou paraphilies : impulsions sexuelles et fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, répétées, intenses, envahissantes (pendant au moins 6 mois), elles interfèrent sur l’intimité sexuelle, la réciprocité de la relation affective. Les paraphilies les plus fréquemment apportées sont : l’exhibitionnisme, le fétichisme, le frotteurisme, le travestisme, le voyeurisme… Il n’y a pas uniquement une recherche de plaisir immédiat mais aussi une grande souffrance après le passage à l’acte.
- Les troubles sexuels non spécifiés : comportements et intérêts sexuels acceptables pour notre culture mais augmentés de manière compulsive en intensité et en fréquence. On retrouve par exemple la masturbation compulsive, la cyberaddiction, la sexualité par téléphone, la pornographie, utilisation d’accessoires sexuels… se trouve également les relations répétitives, avec une succession de partenaires, considérés comme des objets interchangeables… Après l’acte sexuel, les personnes ont un sentiment de solitude et de détresse.
Les principales compulsions affectives et sexuelles se caractérisent par :
- le besoin pathologique de passer à l’acte
- la relation de dépendance passive ou active entre soi et l’objet d’addiction
- le besoin de contrôle de soi et de l’objet pour éviter de prendre des risques et de se laisser aller
- la répétition boulimique : les conséquences agréables ou désagréables donnent envie de recommencer
- le fonctionnement en tout ou rien : soit l’objet de dépendance remplit les attentes et provoque l’apaisement, soit il ne comble qu’une partie des besoins il est alors perçu comme insécurisant et mauvais
- il n’y a pas d’autre solution face à l’envie de passer à l’acte que le passage à l’acte
- il y a un sentiment de manque systématique si l’acte n’est pas effectué
- il y a un sentiment de bien-être mais à court terme
- il n’y a pas de sentiment d’existence propre, il faut toujours rester attaché à l’objet
- il y a une altération à la relation aux autres et à l’environnement.
Les dépendances sexuelles génèrent chez les patients une souffrance psychique qui peut être sévère pour eux-mêmes et pour leur environnement. Les tentatives de contrôle du comportement sexuel amènent des symptômes de sevrage (dépression, anxiété…). Il existe un accroissement des risques encourus ainsi qu’un allongement du temps consacré aux préoccupations sexuelles au détriment de la vie socioprofessionnelle du sujet et en dépit des conséquences négatives (perte d’emploi, divorce, plaintes, contamination par VIH…).
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Source : http://www.crje.fr/bibliographie